Fatigue liée au cancer : quelles en sont les causes ?

Que ce soit à la fin d’une journée de travail, après un effort physique ou intellectuel, la fatigue apparaît naturellement pour signaler que notre corps a besoin de repos. C’est donc un phénomène tout ce qu’il y a de plus normal. Cependant, la fatigue, surtout lorsqu’elle est chronique, non améliorée par le repos ou sans cause apparente, doit vous interroger, et vous devez en trouver la cause.

Cancer et fatigue intense sont étroitement liés

La fatigue est en effet le symptôme N° 1 du cancer et est souvent source d’une altération considérable de la qualité de vie des patients cancéreux. Encore plus invalidante que les nausées ou les douleurs pour un grand nombre d’entre eux. Elle ne doit donc pas être considérée comme un état normal, et tous les moyens doivent être mis en œuvre pour la combattre efficacement.

A lire également : Est-ce que 12-8 est une bonne tension ?

Pour mieux gérer cette fatigue qui accompagne un cancer, il faut d’abord en connaître l’origine et comprendre ses causes.

La fatigue peut survenir dès le diagnostic, s’intensifier pendant les traitements et persister longtemps après leur achèvement.

Lire également : Focus sur les maladies du laurier-rose : photos et remèdes

Cette fatigue touche toutes les tranches d’âge et concerne tous les types de cancer, bien que son intensité puisse varier selon la nature et le stade de la maladie, ainsi que les traitements mis en œuvre.

Plusieurs facteurs s’additionnent pour générer cet état de fatigue lors d’un cancer.

Fatigue liée aux effets secondaires des traitements anticancer

C’est bien connu, la chimiothérapie, la radiothérapie et l’immunothérapie sont les principaux traitements prescrits pour combattre le cancer. Ce sont des traitements lourds, éprouvants, épuisants, tant sur le plan physique que mental et émotionnel :

La radiothérapie

La radiothérapie utilise des rayons X puissants pour détruire certaines tumeurs, du moins réduire leur taille. Toutefois, ce traitement endommage aussi les tissus sains autour des zones ciblées, ce qui entraîne des inflammations, des brûlures et des douleurs qui altèrent le sommeil, qui pompent l’énergie vitale et amplifient la fatigue. Radiothérapie et fatigue du patient cancéreux sont souvent étroitement liés.

La chimiothérapie

La chimiothérapie utilise des médicaments hautement toxiques pour combattre le cancer en ciblant les cellules cancéreuses à multiplication rapide. Hélas, elle ne distingue pas avec suffisamment de précision les cellules cancéreuses des cellules saines et détruit également ces dernières (victimes controlatérales…), ce qui provoque divers effets secondaires.

Par exemple, la destruction des cellules sanguines peut entraîner une anémie qui réduit la capacité de l’organisme à transporter l’oxygène ; et la destruction des cellules du tube digestif peut provoquer des nausées, des vomissements et autres troubles qui perturbent l’appétit et altèrent l’absorption des nutriments. Dans les deux cas, une fatigue intense s’installe !

L’immunothérapie

L’immunothérapie consiste à stimuler le système immunitaire pour attaquer les cellules cancéreuses. C’est un traitement ciblé, plus précis que la chimiothérapie. Toutefois, il peut déclencher des réactions immunitaires généralisées qui se manifestent par des symptômes comme la fièvre, des douleurs musculaires et une fatigue sévère, semblable à celle ressentie lors d’une grippe.

Fatigue due au stress émotionnel et psychologique lié au diagnostic

Le diagnostic de cancer est, dans la quasi-totalité des cas, un choc émotionnel majeur dans la vie d’une personne. Les patients, dès qu’on leur annonce qu’ils souffrent d’une maladie cancéreuse, traversent une période bouleversante marquée par une avalanche d’émotions : déni, colère, anxiété, stress, dépression… Toutes sortes d’émotions négatives se succèdent, s’additionnent, s’amplifient.

Ce stress émotionnel et psychologique, forcément, a un impact direct sur les niveaux d’énergie des patients. Il entraîne notamment une production excessive d’hormones de stress, comme le cortisol qui aggrave la fatigue chronique en perturbant le métabolisme et en affaiblissant le système immunitaire.

De plus, le stress interfère souvent avec la qualité du sommeil. Le patient dort mal, ce qui contribue davantage à l’épuisement physique et psychologique.

Cette fatigue psychologique qui s’ajoute à la fatigue physique crée un cercle vicieux difficile à briser sans un soutien psychologique adéquat et des stratégies efficaces de gestion du stress !

Fatigue liée à une mauvaise qualité du sommeil

Une mauvaise qualité du sommeil, que ce soit dans le contexte d’un cancer ou non, contribue de manière significative à la fatigue. Les patients cancéreux souffrent très souvent de troubles du sommeil comme des insomnies, des réveils nocturnes fréquents, des terreurs nocturnes…

Plusieurs facteurs perturbent le sommeil des patients souffrant de cancer :

• Les symptômes inconfortables liés au cancer lui-même (nausées, vomissements, douleurs, quintes de toux… symptômes différents selon le type de cancer et sa localisation).
• Les effets secondaires des traitements anticancéreux (ex. nausées et vomissements de la chimiothérapie, brûlures et douleurs de la radiothérapie…).
• Les niveaux élevés de stress et d’anxiété.

Sans repos adéquat et prise en charge efficace des symptômes, les patients se retrouvent dans un état de fatigue constant, ce qui gâche leur quotidien et complique davantage leur capacité à faire face aux défis du cancer.

Fatigue liée à l’affaiblissement de l’organisme

Le cancer affaiblit considérablement l’organisme. Les cellules cancéreuses consomment une énorme quantité d’énergie et de nutriments, privant ainsi le corps de ressources essentielles. Une diminution générale des réserves énergétiques qui se traduit cliniquement par une sensation constante d’épuisement.

L’organisme doit également lutter contre la maladie en mobilisant le système immunitaire, ce qui pompe beaucoup d’énergie. Cette lutte interne affaiblit davantage le corps, rendant les patients plus vulnérables aux infections et autres complications.

Par ailleurs, les différentes fonctions corporelles sont souvent altérées par la présence du cancer. Par exemple, un cancer des poumons perturbe le système circulatoire avec une baisse du taux d’oxygène nécessaire au fonctionnement de toutes les cellules de l’organisme, ce qui se traduit par de l’asthénie.

Cet affaiblissement généralisé de l’organisme fait que même les activités quotidiennes les plus simples deviennent épuisantes, exacerbant la sensation de fatigue chez les patients cancéreux et affectant leur capacité à mener une vie normale.

Fatigue liée à une perte d’appétit et des troubles digestifs

Les nausées, les vomissements, et les altérations du goût, causés par la chimiothérapie ou la radiothérapie, réduisent considérablement l’envie de manger.

Les troubles digestifs, tels que la constipation, la diarrhée et les douleurs abdominales, sont également courants et peuvent compliquer davantage l’alimentation. Ces problèmes digestifs perturbent l’absorption des nutriments, même lorsque les patients parviennent à manger, exacerbant la fatigue.

La malnutrition qui en résulte affaiblit l’organisme, diminue les défenses immunitaires et retarde la guérison. Les patients se retrouvent dans un cercle vicieux où la fatigue réduit l’appétit, et la perte d’appétit augmente la fatigue !

Une prise en charge nutritionnelle adaptée est essentielle pour aider les patients à maintenir leur poids et leur force, à augmenter leur énergie et leur qualité de vie.

Fatigue liée au parcours de soins

Les consultations médicales régulières, les tests et examens répétés, les déplacements fréquents vers les centres de traitement… Toute cette routine, additionnée à l’attente régulière et anxiogène de résultats d’analyses, ajoute une couche de stress et de fatigue supplémentaire au patient cancéreux !

En conclusion, la fatigue liée au cancer est un phénomène complexe résultant d’une combinaison de facteurs émotionnels, physiques et médicaux. Elle constitue un symptôme majeur qui impacte profondément la qualité de vie des patients. En abordant cette problématique de manière holistique, il est possible de soulager les patients et d’améliorer leur bien-être quotidien.